Allumage de la vasque olympique : la prime à l'originalité

LE SCAN SPORT - Les pays organisateurs rivalisent d'ingéniosité pour se démarquer des autres pays hôtes lorsqu'il s'agit de mettre en scène l'allumage de la vasque olympique.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la ville de Rio sera le centre d'une planète qui vibrera au rythme des exploits sportifs jusqu'au 21 août prochain. La cérémonie d'ouverture au stade Maracana de Rio s'achèvera sur un moment incontournable: l'allumage de la vasque olympique. L'identité du dernier porteur de la flamme est pour le moment gardé secret par les organisateurs même si Pelé par avec les faveurs des pronostics. La légende des terrains de foot pourrait toutefois déclarer forfait en raison de douleurs à la hanche. Il pourrait alors être remplacé par le tennisman Gustavo Kuerten qui jouit d'une énorme cote de popularité chez lui.

Le mystère demeure aussi sur la technique adoptée par le Brésil pour porter le feu dans la vasque olympique. Il faut dire que depuis les années 80 chaque pays organisateur tient à se démarquer du pays hôte précédent dans une surenchère parfois démesurée. En 1976 (Montréal), quarante ans après la première «vraie» mise en scène de ce type à Berlin (1936), c'est avec une simple torche portée au-dessus de la vasque que les deux derniers porteurs canadiens, Sandra Henderson de Toronto et Stéphane Préfontaine de Montréal ont embrasé la vasque. Du classique, aussi, quatre ans plus tard à Moscou, lorsque le basketteur Sergei Belov a levé le bras pour allumer à sa base une vasque d'une vingtaine de mètres de haut.

L'allumage est un peu plus travaillé à Los Angeles en 1984 avec le décathlonien Raffer Johnson montant des dizaines de marches pour accéder à une plate-forme. La main levée, l'athlète a porté la torche au niveau des anneaux olympiques qui se sont embrasés avant que le feu n'atteigne quelques secondes plus tard le sommet d'une vasque ressemblant à une gigantesque cheminée.

Un palier dans la sophistication a été incontestablement franchi en 1988 à Séoul lorsque plusieurs athlètes, montés sur un plateau s'élevant dans le ciel ont allumé la vasque qui abritait plusieurs pigeons. On peut d'ailleurs s'inquiéter du sort qui leur a été réservé lorsque les flammes ont subitement embrasé la structure…

  Quatre ans plus tard, Barcelone a fait preuve d'une grande originalité en confiant la fameuse mission à l'archer Antonio Rebollo. Sa flèche, porteuse de la flamme, a été tirée en direction de la vasque qui a illuminé le stade olympique de Montjuic. Une vraie réussite qui a marqué les esprits. Sauf qu'au ralenti, on s'aperçoit que la flèche est en réalité passée derrière la torche olympique. Un détail.


L'émotion était encore plus forte à Atlanta en 1996 lorsque Mohamed Ali, souffrant de la maladie de Parkinson, le bras tremblant, a porté fébrilement sa torche à un filin qui, une fois allumé, a filé tout droit en direction de la torche. L'Australie a aussi voulu un symbole fort pour sa cérémonie à Sydney. Cathy Freeman, l'icône de la cause aborigène, a rempli son rôle avec brio dans une scénographie qui fait la part belle à la technique en associant l'eau et le feu.

Une édition plus tard, Athènes est revenu à plus de classicisme avec, cette fois, une gigantesque vasque en forme d'ogive articulée sur un axe qui vient elle-même à la rencontre de la torche du dernier porteur dans la nuit grecque.

C'est au contraire la démesure et une avalanche d'effets spéciaux qui caractérisent la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin en 2008. Li Ning, ancien gymnaste, est hissé dans le ciel avant d'effectuer un tour du stade à 90° sur un parchemin projeté se déroulant au rythme de sa foulée. Au bout de cet incroyable tour de piste, la fameuse vasque olympique à qui il fallait donner vie avec sa torche. Londres a eu besoin de moins d'artifices pour donner le coup d'envoi de ses Jeux en composant sa vasque de plusieurs dizaines de pétales, qui, allumées par des enfants, se sont relevées pour ne former qu'un seul et unique brasier.

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